OBSCURAE LIBRARIUM

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mercredi 2 janvier 2013

"Tempête" (concours de nouvelles)



OCTOBRE 2012
Le texte suivant résulte d'un concours sur le forum Black Librarium, dédié aux éditions de la Black Library concernant les univers Warhammer 40.000  et Warhammer Battle.
Étant fan de longue date de Warhammer 40.000, et ayant loupé de peu le premier concours, je me devais de participer à cette deuxième édition, dont les règles étaient les suivantes:

Armageddon: un monde ravagé:

Une situation:
Armageddon, un des plus importants mondes ruches industriels de l’impérium n’est plus que l’ombre de ce qu’il était après plusieurs années de guerres meurtrières suite à des tentatives d’invasions successives : légions démoniaques puis Orks sanguinaires. Les survivants se remettent tout doucement de ces destructions massives. Cependant, l’impact sur l’écosystème et le climat sont importants. Des tremblements de terre sont ressentis dans les parties montagneuses de la planète.
D’autre part des rapports inquiétants de la part d’astropathe montrent qu’une tempête Warp s’approche du système expliquant peut-être la perte de signal des quelques défenses orbitales et réseaux de détection encore existants.


L'introduction du récit:

Cela fait maintenant 3 jours qu’il traverse en silence ces collines parsemées de rochers en faisant attention d'éviter toute rencontre fortuite. Il étudie l’environnement avec attention, repérant les chemins et cachettes éventuelles tout en se cachant au moindre bruit. La nuit tombe quand soudain …
N'étaient autorisés que des récits nouveaux dont la longueur maximale ne dépassait pas 1500/1700 mots environ (soit 2 pages word) avec un minimum de 900 mots, le tout à rendre sous trois semaines.

Pas très connaisseur du background des guerres d'Armageddon, je me suis dans un premier temps employé à faire des recherches sur cette période de l'univers 40k, avant de décider quelle histoire et quelle faction mettre en scène.
Au final je fus récompensé par la troisième place sur le podium, ex aequo avec un autre camarade du Librarium.

Adresse originelle:
  • concours: http://black-librarium.forumgratuit.org/t1793-lettres-de-sang-2-armageddon-un-monde-ravage
  • nouvelle: http://black-librarium.forumgratuit.org/t1851-lettres-de-sang-2-tempete


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TEMPÊTE:


Cela fait maintenant trois jours qu’il traverse en silence ces collines parsemées de rochers en faisant attention d'éviter toute rencontre fortuite. Il étudie l’environnement avec attention, repérant les chemins et cachettes éventuelles tout en se cachant au moindre bruit. La nuit tombe quand soudain le sol se remet à trembler violemment, faisant un instant chavirer son univers, grondant comme un démon abyssal à l'agonie. Puis ça s'arrête, aussi soudainement que ça a commencé, et le silence se jette à nouveau sur le paysage lunaire, tel une chape de plomb, lourd et oppressant. Seul le lugubre murmure de la brise crépusculaire ose rompre cette tranquillité sépulcrale, la cendre cotonneuse qu'elle charrie dans son passage se jetant comme un linceul noir sur un gigantesque tombeau à ciel ouvert.

Bientôt une semaine qu'a cessé la Saison du Feu, et il ne fallut pas longtemps pour que que la paix fragile soit à nouveau fissurée par l'inquiétude et l'anticipation d'une attaque. Le Tactica Imperium ne relevait pas de signe inquiétant depuis ses installations orbitales et les auspex à large spectre demeuraient silencieux.

Un roulement de cailloux sonore le fait se figer sur place, et sa main braque fermement sa carabine laser dans la direction du bruit, doigt crispé sur la détente, tir réglé en automatique pleine puissance. Autant ne prendre aucun risque.
Une silhouette émerge du léger brouillard cendreux, une silhouette indéniablement humaine, levant un bras en guise de salut. Rapidement, d'autres silhouettes se dessinent à leur tour dans le voile de poussière, et il se détend en soupirant de soulagement, baissant sa garde mais pas son attention.

La première ombre se révèle à lui, individu à l'allure sinistre emmitouflé dans un grand manteau poussiéreux, casqué de métal et au visage de mort, ses gants de cuir noir fermés sur un fusil laser. La timide lueur des étoiles qui perçait les cendres volatiles vient frapper la carabine un bref instant, faisant étinceler de mille feu l'aquila de bronze qui y est vissé.
-Sergent. salut l'homme jusque là solitaire, en plaquant avec ferveur ses deux mains sur sa poitrine, paumes ouvertes en deux ailes déployées. Son masque respiratoire rendait une voix étouffée et crépitante.

-Lamoska, lui retourne le premier homme en hochant du chef, son masque aux contours macabres reflétant la clarté des astres. Toujours rien?
-C'est aussi mort qu'Acheron... Pas âme qui vive. répond Ivan Lamoska, éclaireur de la redoutable Légion d'Acier.
-Nous devons rester sur nos gardes, insiste le sergent. Les génies du Tactica sont formels: les peaux vertes ont reflué en masse vers ce désert peu avant la Saison de Feu, et même la contre attaque du Vieux ne les a peut être pas tous eu. Helsreach est trop proche pour nous permettre de laisser tomber notre garde.
-Le Héros est parti? s'enquiert un des gardes masqués.
-Il y a peu, oui. répond le sergent en progressant de quelques pas vers l'étendu stérile des alentours de la ruche meurtrie. Derrière ses lunettes de plastek, ses yeux fatigués scrutent l'enfer de cendres, à la recherche d'un quelconque signe qui pourrait trahir une présence ennemie. Le Réclusiarque s'en est allé avec ses croisés vers une autre terre de bataille, et je crains que nous soyons seuls à présent pour protéger ce qui subsiste de notre foyer. Et j'ai cru comprendre que les Machines aussi s'en sont allées... Le sort d'Armageddon est à nouveau entre les mains de ses habitants.

Le 101ème régiment de la Légion d'Acier était demeuré en Helsreach pour permettre une pacification totale du secteur, et ainsi empêcher une vague de contre attaque xenos. Le Tactica avait beau certifier que le gros de la Waaagh! s'était retiré de la planète, des années de guerres impitoyables ne pouvaient plus laisser les citoyens d'Armageddon sans vigilance. Aussi l'état major général avait fébrilement attendu que la Saison de Feu prenne fin pour entreprendre de nombreuses vagues de patrouilles pour débusquer et anéantir toute poche de résistance. Au loin, derrière les collines fracturées par les combats se devinaient encore les lueurs rougeoyantes des volcans en pleine éruption. Armageddon laissait jaillir sa colère d'avoir été ainsi violentée de si nombreuses fois, et dans la colère de ce monde ravagé beaucoup voyaient se manifester le fureur même de l'Empereur-Dieu, faisant des éléments déchaînés ses alliés contre les abjectes forces qui avaient eu l'audace de réclamer ce monde impérial.

Aux soupirs du vent granuleux vient s'ajouter un grondement cliquetant et l'escouade de reconnaissance se regroupe pour saluer l'arrivée d'une Chimère cahotante, ombre menaçante dont les chenilles soulèvent les reliquats poussiéreux de cités en ruines et de millions d'innocents tués dans un énième carnage bestial.
L'écoutille s'ouvre dans un grincement de métal torturé et un homme en gabardine beige en sort, son masque respiratoire lugubre surmonté d'une casquette ne laissant aucun doute quant à son rang. Il s'adresse aux gardes impériaux de la même voix déformée que tous laissent transparaître dans leurs échanges.

-Sergent Urkov, les auspex orbitaux ont décelé une hausse d'activité plus au nord de votre position. Comme vous êtes la seule unité dans le secteur, j'ai reçu l'ordre de vous y emmener immédiatement pour reconnaissance et collecte d'informations.
-Compris, mon Lieutenant. Quelles sont les coordonnées communiquées?
-Le Tactica m'a communiqué le vecteur alpha-sigma trois, sur une distance de cinq virgule six kilomètres. répond l'officier, avant de préciser en désignant une direction d'un vague geste de sa main gantée. Ça devrait être par là bas, à environ une petite heure de marche. Le signal n'est pas clair, les technoprêtres n'arrivent pas à percer les interférences qui le brouille.
-Sauf votre respect, mon Lieutenant, cette zone a été couverte ce matin par l'équipe du sergent Lazravic, et il n'y a rien d'autre qu'une éternité de dunes... intervient un soldat équipé d'une unité radio enveloppée de plusieurs couches de tissus. C'est sûrement une tempête qui s'est levée.
-C'est ce que je pense aussi, mais on nous envoie quand même là bas pour confirmer. réplique leur supérieur. Il saute alors au bas du véhicule blindé et donne négligemment un coup de poing sur sa paroi métallique. Aussitôt, le tank fait rugir ses moteurs, épaississant un instant la faible brume cendrée de fumées d'échappement, et repart dans son sens d'arrivée. Le lieutenant se joint à l'escouade en maintenant sa casquette sur son crâne, défiant les quelques bourrasques qui viennent la menacer de s'envoler.
-Pas de véhicule de soutien, les gars. dit il en guise d'explications. On va vers un lieu jugé suspect, alors pas besoin de se faire remarquer. Formation de reconnaissance en terrain hostile, armes réglées au coup par coup, puissance modérée. Unité radio avec moi, servant d'arme lourde en avant avec l'éclaireur de tête. Au pas de marche forcée, messieurs. Ne faisons pas attendre le département tactique. En avant!

Le lieutenant se place dans le milieu de la formation, à quelques pas du porteur de lances missiles qui progresse avec son lourd fardeau sur l'épaule. Les douze gardes progressent à pas souples et énergiques, habitués à défier le terrain hasardeux, leurs bottes décapées par la poussière omniprésente sachant parfaitement trouver les appuis stables. Carabines pointées à terre mais prêtes à tirer, leurs regards dissimulés par leurs masques parcourent inlassablement les vastes étendues désertiques où l'on remarque parfois la silhouette désolée d'un véhicule abandonné ou de la carcasse d'un Titan, dieu de la guerre tombé pour ne jamais se relever. Ils avancent de manière sûre et déterminée, leurs masques respiratoires rendant un souffle rauque comme celui de chiens sauvages à l'affût. Leurs corps forgés pour ce genre d'exercice leur permet d'avancer de manière fluide et ils couvrent rapidement une bonne distance dans le temps imparti.

La nuit est à présent totale sur cette portion d'Armageddon au paysage lunaire plongé dans un silence mortuaire, ses vastes étendues dévastées autrefois d'immenses agencements de complexes industriels et de bourgades d'ouvriers. La guerre, comme un véritable raz de marée, a irrémédiablement effacé ces lieux qui font la force d'Armageddon, laissant à la place une terre froide, stérile, inhospitalière. Cette guerre qui a bien failli épurer Armageddon de toute trace de civilisation. Mais dans Sa bienveillance, l'Empereur a su accorder la victoire à Ses soldats, et l'ennemi abhorré fut finalement repoussé. Pour la troisième fois.

Lamoska est depuis longtemps parti en avant lorsque le lieutenant le rejoint tranquillement.
-Je crois que nous avons trouvé ce que nous cherchions, émet son masque respiratoire. Suis moi, soldat, nous ne sommes pas loin. On confirme l'information et on rentre se mettre à l'abri de cette foutue poussière !
L'officier lui donne une tape encourageante sur l'épaule et lui fait signe de la tête de rejoindre le reste du groupe, rassemblé quelques centaines de mètres derrière eux sur un promontoire sablonneux. Et face à eux, au loin dans une vaste vallée désertique, un immense nuage de poussière, lourd et menaçant, s'étendant sur ce qui semblait être plusieurs kilomètres.

En les rejoignant, l'éclaireur bute sur quelque chose et manque de tomber. Ses yeux se portent alors sur une masse écroulée, à l'odeur écœurante et au traits bestiaux. Un de ses camarades ne manque pas de remarquer sa surprise.
-On dirait bien que Lazravic et son équipe ont manqué quelque chose ici... On en a eu sept en tout. Des survivants de la horde égarés, je suppose...
Le vent rend un écho étrange. Un gémissement intense mêlé d'un grondement orageux particulièrement brutal. Lamoska retourne le cadavre de l'Ork de sa botte, réprimant une grimace de dégoût. Les rafales de vent s'intensifient, chargées de relents de mort et de métal chauffé. Au loin, le nuage de poussière grossit, les éléments déchaînés laissant percevoir un fracas colossal.
-C'est une sacrée tempête qui se prépare là, messieurs, observa le lieutenant en plaquant une main sur sa casquette malmenée par les bourrasques. Pas étonnant que les gars du Tactica n'aient pas obtenu de meilleurs rendus. Ça doit tout brouiller sur des kilomètres carrés !
L'éclaireur se place aux côtés de ses camarades légionnaires et rive à son tour son regard sur l'imposant ouragan de poussière qui arrive vers eux, distant encore de quelques kilomètres. Les rafales de vent de plus en plus fortes charrient avec elles les rugissements de la tempête en approche. Un feulement sauvage semblable à un hurlement bestial. Les nuages de poussière tourbillonnants serpentent entre eux en évoquant des formes menaçante. Le grondement se fait de plus en plus sourd et répété.

Lamoska plisse les yeux et sent son cœur battre au même rythme que le roulement de la tempête. Il fait quelques pas en avant. Le hurlement éructé par le nuage de poussière dantesque se mut en un braillement sauvage, et tous sentent leurs entrailles vibrer tandis que la terreur s’immisce en eux.
-Ce n'est pas une tempête... dit Ivan Lamoska, d'un ton rendu étrangement calme par l'horreur qui se saisit de lui. Et ceux que vous avez tué ne sont pas de simples survivants Orks égarés...
Tandis qu'une infinité de formes aux contours brutaux se détachent des tourbillons de poussière de la tempête approchant à grande vitesse de la région d'Helsreach, le hurlement de l'ouragan apocalyptique se fait affreusement distinct, les paralysant tous devant l''horrible réalité de ce qui déferle droit vers eux. Pour la troisième fois...
« WAAAAAAAAAAGH !!!! »


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bonus hors concours
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Je n'avais dans un premier temps pas vu qu'il y a avait une limite maximale de mots, et ai donc écrit un peu plus. Comme j'en suis assez content, et que le sacrifice de cette partie me peinais un peu, j'ai décidé de quand même vous la faire partager. Elle ne compta bien évidemment pas pour le concours.

>>>> [***] ....Mais dans Sa bienveillance, l'Empereur a su accorder la victoire à Ses soldats, et l'ennemi abhorré fut finalement repoussé. Pour la troisième fois.

Une victoire. Ce terme sonne amèrement dans l'esprit du deuxième classe Lamoska. Il se souvient des combats qui ont menacé d'engloutir totalement la grande cité ruche d'Helsreach. Il se souvient de ces vagues de peaux vertes qui venaient se fracasser tour à tour contre les rangs de la Garde Impériale et des Space Marines du Héros de Helsreach. Il se souvient du Héros, le Black Templar portant le titre de Réclusiarque. Il ne se souvient pas de son nom. Seulement de l'effet enivrant qu'offrait sa présence, lui, ce demi dieu sur terre, engoncé dans sa majestueuse armure noire, portant la mort parmi les ennemis de l'Humanité, menant les armées de l'Imperium d'un seul bloc pour sauver Helsreach d'un destin funeste et définitif. Le 101ème de la Légion d'Acier avait durement souffert de sa défense de la cité ruche, et comme tous les autres corps d'armée présents, avait connu son lot de morts en martyrs et de héros révélés.
Mais la fin de ce que les historiographes appelaient déjà la Troisième Guerre d'Armageddon n'avait rien d'une "victoire", comme se plaisait à le scander les officiers politiques. La défense d'Helsreach s'était soldée par un abominable massacre et une innommable destruction, des semaines entières de cauchemar éveillé ou l'on ne pensait qu'à se battre, survivre et protéger les siens face à une horreur indicible. Même les Anges de la Mort n'avaient pas été épargnés par cet odieux carnage, portant à jamais le deuil de cent de leurs frères.
Le garde impérial avait alors servi aux côtés de ses frères de la 101ème et souffert avec eux mille tourments et connu une éternité de gloire et de gratitude de la part du peuple de la cité ruche assaillie. Il avait frémi avec ses frères de rangs lors du discours du Reclusiarque sur les remparts, partageant avec chacun au sein de la ruche la même indignation et la même haine d'être ainsi agressé par l'horreur xenos. Il avait combattu avec son escouade lors du débordement de la Hel's Highway, à l'ombre écrasante des Machines de la Legio Invigilata portant leur mort chez l'ennemi dans un maelström de colère divine. Il avait tremblé avec ses camarades lorsque la nouvelle de la chute des plate formes des docks leur parvint, avait hurlé de colère dans le même souffle face à l'assaut insolent des Orks, puis avait plongé dans la tourmente de la défense acharnée qui suivit, menée une fois encore par le Héros de Helsreach, irradiant de foi et de fureur. Il avait jubilé avec tous les autres survivants impériaux et applaudi l'arrivée des renforts des Anges de Nocturne. Il avait pleuré de concert avec des millions de citoyens impériaux la chute de Tempestora et réclamé vengeance. Il avait hurlé de terreur à la vue de l’aberrante machine xenos que tous appelaient Déicide, et fuit lorsqu'elle commença à semer la mort et la destruction totale sur son chemin. Il avait fait partie des quelques dizaines de légionnaires harassés par l'ultime percée des peaux vertes qui avaient accompagné le major - et futur colonel - Ryken lors du regroupement désespéré vers le Temple de l'Empereur Ascendant, pour vivre avec un mélange de fierté et de terreur l'affrontement qui scella le destin d'Helsreach. Ces jours là resteraient probablement le souvenir qui brillerait à jamais le plus fortement dans son esprit, et ni le temps, ni la maladie, ni quoi que ce soit ne pourrait en venir à bout. Lors de ces derniers jours de guerre au sein d'un des temples les plus sacrés de tout Armageddon, il avait combattu côtes à côtes avec des demi dieux, avait vu mourir des amis proches et tomber des héros dignes des plus belles légendes. Il avait accepté de mourir, l'esprit apaisé et en communion avec l'Empereur, en Son Nom, et au nom de la cité ruche martyre et de toutes les âmes qui avaient succombé dans la folie de la marée verte.
Et il avait survécu, exténué, meurtri et pleurant à chaudes larmes en adressant une infinité de prières de remerciements à l'Empereur-Dieu pour lui avoir accordé le droit de vivre un jour de plus. Son escouade entière avait péri, et il s'était retrouvé à sortir des décombres en soutenant un garde grièvement blessé qu'il ne soupçonnait pas alors de devenir par la suite son sergent.
Depuis ce jour glorieux où tout Helsreach laissa exploser sa joie et sa reconnaissance pour ses sauveurs, il ne cesse de remercier chaque matin l'Empereur et le Réclusiarque.
C'était une libération, le cri de triomphe d'une "ville insoumise", comme l'avait nommée le Héros de Helsreach dans son discours sur les docks. Mais ce n'était pas une victoire. La joie de la retraite des peaux vertes et de la survie de la cité fit place à l'amertume et le deuil le plus insoutenable devant l'étendue du désastre, des morts et de la ruine qu'était devenue cette cité jadis si puissante. Et comme des milliers d'impériaux épuisés par ce qui lui semblait être une éternité de carnage, il tomba à genoux et pleura toutes les larmes de son corps. La Saison du Feu acheva de donner une touche apocalyptique à cet atterrant tableau et plus une seule fois le mot "victoire" ne fut évoqué. C'était trop horrible pour être une victoire. C'était...
-Un problème, Lamoska?
La voix nasillarde projetée par le masque du lieutenant vient brusquement le tirer de ses souvenirs. Il cligne des yeux derrière ses oculaires de plastek et réalise qu'il s'est arrêté en haut d'une haute dune de cendres, seul.
Il tourne la tête vers son officier et lève une main hésitante en réajustant sa bandoulière pendante.
-Non, mon lieutenant, tout va bien, bafouille-t-il. Je... Je repensai juste à Helsreach. Je... Pardonnez moi, ça n'arrivera plus.
-Du calme, fiston, le tempère son supérieur. Je comprends tout à fait. On a de la chance de s'en être sorti. Alors raison de plus pour rester alerte pour éviter de gaspiller stupidement cette chance, hein?

L'officier lui donne une tape encourageante sur l'épaule et lui fait signe de la tête de rejoindre le reste du groupe.....[***]  

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